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Série pour comprendre la réforme du lycée pro (et faire connaître tout simplement le lycée pro) #Episode4-partie2

Série pour comprendre la réforme du lycée pro (et faire connaître tout simplement le lycée pro) #Episode4-partie2

Ma série pour comprendre la réforme du lycée pro #Episode4-2

Retrouvez l’épisode 1, l’épisode 2, l’épisode 3 et l’épisode 4-1

La réforme de la voie professionnelle – partie 2

Nous avons présenté dans l’épisode précédent une des nouveautés revendiquées par la réforme Blanquer : la co intervention.

Voyons aujourd’hui la suite des mesures prises pour « revaloriser  » le lycée professionnel (vous vous souvenez, le leitmotiv permanent qu’il faut bien décortiquer pour comprendre ce qu’il y a derrière).

Le chef d’oeuvre d’abord. Chaque élève est invité à réalisé un chef d’oeuvre à l’issue de sa formation, croisant les différents savoirs disciplinaires. Je pense que l’idée du chef d’oeuvre s’inspire de certaines formations d’artisans, notamment celle des compagnons, où pour montrer sa maîtrise à l’issue des années de pratique et pouvoir ainsi se lancer dans la vie professionnelle.

Alors concrètement, l’élève devra réaliser un projet concret : un blog sur son métier, une fabrication pour les métiers d’artisanat, un plan pour ouvrir une entreprise. Bref, un projet lié à son métier.

Le chef d’oeuvre a eu un ancêtre dans le lycée professionnel : le projet pluridisciplinaire à caractère professionnel (qui pouvait avoir une dimension collective : par exemple une classe entière restaure une voiture ancienne pendant un an). Il a été abandonné il y a quelques années suite à un bilan mitigé. La qualité très inégale des projets. L’adéquation avec le parcours de l’élève : ça pouvait correspondre à certains, mais à d’autres pas du tout. La lourdeur qui ne permettait pas de se concentrer sur l’essentiel : l’acquisition des compétences.

Alors une suggestion, car il parait que le ministre se dit à l’écoute, et si le chef d’oeuvre était une possibilité offerte et non une obligation?

Au niveau des heures, vous commencez à voir où sont passées les heures d’enseignement général supprimées : un peu de co intervention, un peu de chef d’oeuvre.

Et un peu d’accompagnement renforcé. Tout au long de sa scolarité, l’élève bénéficiera de 3 types d’accompagnement :

– un dit de « consolidation » : il s’agit de soutien, essentiellement en maths et en français, essentiellement l’année de seconde. La durée et le nombre d’heures sont laissés au choix des établissements.

– un dit « personnalisé » : il s’agit d’aider l’élève dans l’organisation de son travail, la mémoire, le travail de compétences transversales.

– L’année de terminale, l’élève choisit soit l’aide pour son insertion professionnelle (on l’aide à chercher un travail pour après son bac) soit l’aide à la poursuite d’études.

Mais comment poursuivre ses études à l’heure de parcours sup quand pendant 3 ans on a été dépouillé de l’enseignement général?

Les objectifs des BTS sont clairs : former des techniciens qui encadreront les équipes. Donc, si on prend par exemple le BTS esthétique, l’accent n’est pas tant mis sur la pratique que sur l’acquisition des compétences permettant de gérer un salon. Car c’est l’intérêt de poursuivre pour une esthéticienne en BTS : avoir ainsi le droit d’ouvrir un salon.

Jusque là, on travaillait la liaison bac pro-BTS car on savait que l’enseignement général serait la difficulté pour nos élèves. Ils galèraient, souvent au début du BTS, parfois le faisaient en 3 ans, mais au bout étaient techniciens. Et pouvaient ainsi accéder à une meilleure insertion professionnelle.

Je pense aussi à Sahar, qui a suivi un bac pro soins et services à la personne. Qui s’est inscrite en fac d’histoire parce que c’était son rêve. Qui est aujourd’hui en master 1 à la Sorbonne, sans avoir redoublé, en ayant eu tous ces examens du premier coup.

Et c’est mon ultime rage. L’assignation à résidence sociale de cette réforme. Tu es enfant d’ouvrier. Tu seras ouvrier. Même si tu pouvais faire autrement. Même si déjà avant ta réussite était souvent de l’ordre de la réussite herculéenne. J’enrage contre ceux qui te la rendent encore plus difficile aujourd’hui.

PS : A suivre, dernier épisode : que peut on faire?

NathalieMaquoi
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