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L’étrange phénomène du 20e, un territoire exceptionnel

L’étrange phénomène du 20e, un territoire exceptionnel

Y poser ses valises et y rester

Je suis arrivée par hasard dans le 20e en septembre 2001 rue Pelleport à Porte de Bagnolet. Je venais de quitter Lyon après 4 ans d’études pour entamer une maîtrise de sciences politiques à la Sorbonne et surtout m’investir dans la campagne présidentielle de Lionel Jospin (oui, oui, celle de 2002, j’y reviendrai dans un prochain post).

Je connaissais peu Paris. J’y avais joué les touristes au lycée car la grand-mère d’une amie y vivait et nous avait accueillies à plusieurs reprises pour des vacances. Je me souviens qu’on s’amusait à prendre des bus au hasard pour découvrir des nouveaux quartiers. Elle habitait le 15e donc j’avais plutôt exploré le sud de Paris.

J’y étais revenue quelques fois pour des CN de l’Unef. Mais à part un amphi de fac, on n’avait pas vraiment le temps de découvrir. J’étais quand même hébergée régulièrement rue Saint-Blaise.

Et puis il y a eu l’installation rue Pelleport. Les habitudes sont vite prises : le café au Ramus, avenue du Père Lachaise, encore un de mes repères aujourd’hui. Les balades au Père Lachaise. L’exploration de la campagne à Paris. Très vite, je me suis sentie chez moi dans le 20e. Au bon endroit.

Militer dans le 20e est une expérience rare.

Dans cet arrondissement, chaque école a des parents engagés. Les associations sportives sont nombreuses. Les militant-e-s porteur-ses d’alternatives écologiques très présents. La gauche y est diverse, forte, extrêmement mobilisée. Elle a une tradition unitaire et se retrouve régulièrement en collectif sur ce qu’elle partage. La défense des services publics. Le soutien aux sans papiers. Le refus de la régression sociale. La défense du centre IVG de Tenon. La gauche y est très militante : en période de campagne électorale, le marché de la Réunion est l’endroit où on se retrouve, on échange, on se salue. La gauche y est très claire sur ses positions : battre pied à pied les fachos pour gommer le temps où Jean-Marie Le Pen a été député.

La rencontre entre les nombreux-ses citoyen-e-s engagé-e-s produit une émulation de débats très riches. Le Lieu Dit, le Lou Pascalou, la Bellevilloise, le Tarmac : quelques uns des nombreux lieux où ces dernières années j’ai écouté, appris, échangé, grandi dans mon engagement.

Etre élue du 20e

C’est exigeant. Rien ne peut se faire dans le 20e sans recherche de consensus construit à partir de discussions avec les habitant-e-s.

C’est formateur. J’ai appris à argumenter. J’ai appris et apprends encore tous les jours d’initiatives développées chaque jour, de la richesse des savoirs portés par les habitant-e-s.

C’est enthousiasmant. J’y ai fait de très belles rencontres, dont certain-e-s sont devenu-e-s des ami-e-s.

Ça oblige. A se remettre régulièrement en question. A être présent. A beaucoup travailler. A représenter au mieux la richesse des engagements. La richesse des communs.

NathalieMaquoi
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