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Lettre à la militante qui vient qui souhaite relever le défi de changer le monde (Ou déjà le territoire où elle vit)

Lettre à la militante qui vient qui souhaite relever le défi de changer le monde (Ou déjà le territoire où elle vit)

Lors de la dernière élection législative partielle où j’étais suppléante d’une candidate, nous avons écrit un texte intitulé « Lettre à nos filles ». 

Plusieurs voix se sont élevées pour critiquer le féminin qu’elles ressentaient trop exclusif, trop restrictif. Je n’ai pas alors su répondre. Pourtant, dans mon oreille, « Lettre à nos filles et nos fils » ou « Lettre aux jeunes » ou « Lettre à nos enfants » ne sonnaient pas pareil.

Aujourd’hui, je suis certaine que Marthe, Alice, Roxane, Joséphine, Jade, Zoé, Raphaëlle, Claire, Sahar changeront le monde. En tous cas, j’ai envie qu’elles aient toute latitude pour relever l’immense défi qui est devant elles. 

Ce texte est pour elles. Pour qu’elles osent. Pour qu’elles ne se perdent pas, pour qu’elles n’usent pas leur énergie dans l’inutile et l’accessoire.

C’est une sororité assumée. A l’opposé de la croyance que les coups endurcissent et de la sélection naturelle basée sur l’absurdité. 

Alors…

« Lettre à mes filles. »

 Vous êtes la génération climat.

Petite, j’avais un jeu qui me fascinait : suivre des yeux une libellule sans ciller sous peine de la perdre. Il y en avait beaucoup, surtout au printemps. Cela fait des années que je n’en vois plus. 

La disparition des espèces est une réalité. Elle est une des manifestations du dérèglement climatique. Ce n’est pas seulement qu’il fait plus chaud. Le système complexe du climat ne trouve plus l’équilibre. 

La perte de biodiversité, le dérèglement climatique sont la conséquence directe de notre modèle de société. Celle de la recherche du profit sans limite. Celle du mythe de l’accumulation dans l’espoir de vivre mieux. 

Les ONG, les chercheurs ont beau s’époumoner que les inégalités se creusent, nous continuons à vivre, grandir, élever nos enfants dans l’idée qu’avoir plus permettra de mieux partager les richesses.

Rebecca Doutremer #Inspiration

Il était une fois un gâteau…

Il était une fois un royaume d’une reine gourmande. Elle aimait organiser des goûters, offrir des mets toujours différents, mais surtout toujours plus abondants. Elle avait donc à son service les meilleures pâtissières, et elle exigeait toujours plus. 

Il fallait donc plus de poules pour plus d’œufs, plus de vaches pour le lait, plus de terres pour le blé et les arbres fruitiers. 

Pourtant, les invités aux goûters n’étaient pas plus nombreux. Il fallait bien que la reine tienne son rang, me diriez-vous, on ne mélange pas les torchons et les serviettes ! 

Alors la reine et ses invités mangeaient plus de jour en jour. Malgré le mal de dos dû au surpoids. Malgré le diabète. Malgré le dégoût par tant d’abondance.

… et à vous de décider quoi en faire 

Oui, vous pouvez continuer à multiplier les gâteaux et donc chercher les ressources bien matérielles pour satisfaire ce désir de toujours plus. Les mêmes seront invités au banquet. Bien sûr, parfois, un nouveau permettra de justifier la sélection des heureux bénéficiaires au nom du mérite.

Ou alors, vous pouvez cesser d’envier le banquet, aimer la mesure, s’intéresser à celles et ceux qui le préparent, et à l’immense majorité qui n’y a pas accès. Renouer avec la sagesse des classes populaires. 

Celle qui apprend à cuisiner les restes et ne jette rien. Celle qui pousse à s’interroger avant chaque achat. Celle qui est la base de l’hospitalité et du partage.

Bref, vous pouvez changer. Et porter le changement.

Etre accompagnée pour le grand changement

Je ne me souviens plus vraiment ce qui m’a donné envie de m’engager. Mais je me souviens de qui. 

J’ai 18 ans. Je décide de ne pas étudier dans la fac la plus proche de là où habitent mes parents. Je comprends que le TER mène dans un autre sens, un peu plus loin, vers mes propres choix de vie.

En attendant de m’inscrire, je patiente en écoutant l’argumentaire d’une militante d’un syndicat étudiant. Je ne me souviens plus du contenu. Mais je me souviens de celle qui le prononçait. 

Il faut toujours une alliée.

@AndréLejarre #Paris20

La politique, c’est avant tout de l’échange

Mon engagement est jalonné de rencontres. La rencontre permet l’échange, permet la confrontation avec l’autre, ses pensées, son point de vue. Sa diversité. Elle permet d’élargir son horizon. 

On ne fait jamais de la politique seule. On la fait toujours avec des sœurs.

Ces sœurs peuvent être celles qui nous accompagnent au quotidien, elles peuvent se rencontrer aussi au gré des lectures, des spectacles, des expos.

Soigner son imaginaire

J’ai lu Le deuxième sexeà 20 ans, Femmes qui courent avec les loupsà 30, Sorcières, la puissance invaincue des femmesà 40. 

La lecture a toujours nourri ma compréhension du monde et surtout sa mise en mots. Pour raconter, donner du sens, il est parfois nécessaire de faire silence pour prendre un bain de mots. 

Un bain de mots des livres, des films, des podcasts, peu importe. Tant qu’on est bien accompagné.

#Matisse #Maroc #Inspiration

Refuser l’inutile, l’accessoire, la souffrance

Il y a de nombreux leurres qui prétendront vous accompagner. 

Ils essayeront de vous perdre votre temps et votre énergie. Par des vexations, de la violence, de multiples réunions accessoires, des procédures inutiles, des informations tronquées ou fausses.

Or, votre temps et votre énergie sont ce que vous avez de plus précieux. Osez les garder pour vous !

Vers une nouvelle génération écologiste

Ce que vous avez devant vous est enthousiasmant : élaborer le grand récit permettant d’affronter le défi climatique, mobiliser les forces nécessaires pour qu’il devienne populaire, travailler la rigueur indispensable à l’exercice du pouvoir.

Vous êtes la nouvelle génération indispensable de l’écologie politique.

P.S. : Je suis certaine (j’en ai en tête quelques-uns) que des hommes se retrouveront dans la nouvelle génération écologiste et comprendront l’adresse : « A mes filles ».

NathalieMaquoi
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